Comment faire sécher ses herbes pour les conserver toute l’année

Errer dans des jardins parfumés et colorés, récolter à la main tes herbes minutieusement sélectionnées et pouvoir conserver toute l’année leurs parfums enivrants, leurs couleurs vibrantes et leurs propriétés médicinales pour les jours gris d’hiver… Chez Silva Herbo, on aime partager les propriétés et les multiples usages de nos plantes magiciennes, mais on aime encore plus vous voir les apprivoiser et vous les approprier!

Bienvenue donc dans l’univers du séchage des herbes et fleurs. Prépare-toi à découvrir tous nos secrets pour réussir à faire sécher tes herbes comme un.e pro et transformer ton jardin en une source inépuisable de saveurs, toute l’année!

Voici trois clef qui te permettront d’avoir des herbes séchées de bonne qualité à tout coup:

1. Le moment de récolte
2. Les bonnes conditions de séchage
3. Bien conserver ses herbes

LE MOMENT DE RÉCOLTE

Le truc no.1 qui fait (vraiment) toute la différence, c’est le QUAND.

La récolte des plantes qui sont destinées au séchage s’effectue toujours par temps sec, à partir du matin, dès que la rosée s’est évaporée. Une plante humide peut demander jusqu’au double du temps de séchage et augmente les risques d’apparition de moisissure!

La première chose à comprendre, c’est que toutes les plantes ont un cycle de vie où les différents composés aromatiques et médicinaux sont en constante évolution. Pour avoir des herbes séchées de haute qualité, la plante doit d’abord avoir été récoltée au moment où les composés qui sont recherchés sont à leur summum.

Pour savoir le quand, on sépare les plantes en différentes catégories dont voici les grandes lignes ;

• Le feuillage est récolté avant la floraison. C’est le moment où les feuilles seront les plus tendres et où elles seront moins amères. On peut se dire que plus la saison avance, plus la plante développe des composés pour se protéger des rayons du soleil, rendant les feuilles plus amères et coriaces.
  
  
• Les fleurs sont souvent récoltées lorsqu’elles commencent à s’ouvrir. Certaines fleurs vont continuer leur maturation au séchage et risquent de monter en graine si elle sont trop matures lors de la cueillette. C’est le cas de l’arnica, du trèfle rouge et de la centaurée bleuet par exemple. D’autres, comme la calendule, la mauve sylvestre et les fleurs de capucines peuvent être récoltées à leur plein épanouissement.
  
  
• Les racines sont récoltées très tôt au printemps, ou à l’automne, après la floraison. C’est le moment où la plante aura emmagasiné son énergie dans les racines et où celles-ci seront les plus charnues, riches et savoureuses! Certaines racines comme celles de bardane et de consoude sont même récoltées après un premier gel, alors que le sol est encore travaillable.
  
  

Gardons en tête que chaque plante a ses petits caprices et particularités et qu’elles sont souvent traitées au cas pas cas, mais ces grandes lignes jettent quand même de bonnes bases pour la plus part des plantes!

LES BONNES CONDITIONS DE SÉCHAGE

Une fois minutieusement récoltées, pas de temps pour se la couler douce! On veut mettre ses herbes à sécher le plus rapidement possible, souvent dans l’heure qui a suivi la cueillette.

Avant tout, on doit bien les préparer pour le séchage:

• Les parties aériennes (fleurs et feuilles) ne doivent pas être lavée afin de ne pas augmenter le temps de séchage. Au besoin, on peut « laver » les parties aériennes avant la cueillette en les arrosant avec de l’eau pour retirer toute présence de terre sur les plants. On attendra alors que les plants soient secs de nouveau avant de récolter!
  
  
• Les racines doivent être lavées et brossées et, au besoin, coupées en morceaux avant d’être placées dans le séchoir.

Deux critères sont importants pour bien réussir un séchage efficace qui conservera toutes les précieux composés contenus dans la plante :
La vitesse de séchage et l’absence de lumière.

1. La vitesse de séchage C’est HYPER important, probablement le point le plus important! Plus les herbes auront subi un séchage rapide, plus on conservera l’intégrité de la plante. Le séchage peut prendre de quelques heures à plus de 40 heures selon les espèces. Pour faire sécher ses herbes le plus vite possible, on contrôlera trois critères:
   
   
   • La température On vise une température de séchage comprise entre 25 et 45°C. À chaque plante sa température optimale de séchage! Règle générale, les racines et les plantes qui ont un taux élevé d’humidité devront être séchées à plus haute température, alors que les plantes plus délicates sont séchées à basse température.
     
     Plantes résistant à la chaleur (35 à 45°C) — la plupart des racines, fleurs de calendule, achillée millefeuille, romarin, … Celles-là peuvent être mises dans n’importe quel déshydrateur du commerce.
     
     À sécher à basse température (25 à 35°C) — camomille allemande, mauve, millepertuis, pensées sauvages, roses, centaurée bleuet, monarde, sauge, … On préfère les étaler sur un cadre avec moustiquaire (les cadres de fenêtres sont un choix judicieux) ou les faire sécher en bouquets, la tête en bas!
     
     
   • La ventilation Une bonne ventilation peut faire toute la différence lorsqu’il est question du temps de séchage! Chez nous, nos herbes sont séchées dans une pièce munie d’une ventilation de salle de bain. Ça nous permet d’avoir un changement d’air constant!
     
     
   • Le taux d’humidité Plus le taux d’humidité est bas, plus le séchage est rapide! En pleine saison, notre déshumidificateur fonctionne 24/7, à son réglage le plus bas, soit 30% d’humidité. C’est probablement l’ajout qui a été le plus déterminant dans l’efficacité de notre séchoir!
     
     
2. L’absence de lumière La lumière joue un rôle crucial dans le flétrissement des herbes et la détérioration des principes actifs des plantes. Les plantes doivent toujours être séchées à la noirceur.
   
   

BIEN CONSERVER SES HERBES SÉCHÉES

Les plantes sont retirées au séchoir au fur et à mesure qu’elles ont atteint le degré de séchage voulu. On évalue si les plantes sont prêtes manuellement, en s’assurant que les plantes sont cassantes, mais qu’elles aient encore une certaine flexibilité.

Pour bien conserver la qualité de tes herbes, tu devras les entreposer dans des contenants qui les protègeront de l’humidité et de la poussière, mais qui respirent. Plusieurs producteurs aiment utiliser des barils de carton puisqu’ils peuvent absorber une certaine humidité qui resterait encore dans la plante et faciliterait la conservation à long terme. Chez Silva Herbo, on aime utiliser des contenants de plastique réutilisables ou des petits pots d’aluminium qui ont un couvercle non hermétique, mais qui empêchent quand même les plantes de reprendre de l’humidité du milieu ambiant ou d’être contaminées lors de l’entreposage!

Une chose est sûre, on s’assure de conserver le tout dans un endroit sombre et exempt d’humidité. Un garde-manger ou une tablette dédiée dans une armoire font des lieux parfait pour entreposer nos herbes toute l’année!

… et surtout, n’oublie pas de bien identifier tes contenants en indiquant clairement ce qui a été cueilli et quand!

Voilà, te voilà fin prêt.e à commencer à faire tes réserves pour l’hiver! Tellement hâte que tu m’en donnes des nouvelles dans un marché ou encore lors d’une journée d’autocueillette au jardin!

Si tu veux en savoir un peu plus sur le monde des herbes séchées, je t’invite à lire notre article sur la qualité et l’efficacité des plantes médicinales. Ça va t’aider à comprendre tous les paramètres sur le choix, l’utilisation et la conservation de tes herbes!

P.S.: Et surtout, pas de panique si tu n’as pas de pièce dédiée au séchage ou de déshumidificateur! J’ai vu des gens réussir à faire sécher leurs herbes avec succès en les plaçant tout simplement à l’endroit le plus chaud de la maison (dans un grenier par exemple)! 😉