Cinq manières de diminuer l'impact de sa garde-robe

Tout comme nous avons appris à vérifier les ingrédients que l'on mange, apprenons à regarder les fibres qui composent nos vêtements! Ce choix est probablement celui qui aura le plus grand impact sur le plan écologique. 

Les fibres naturelles proviennent directement de la nature et sont entièrement compostables et biodégradables • ce qui permet justement de permettre ce cycle de vie régénératif •  Elles sont d'origine animale ou végétale et ne nécessitent qu'un processus mécanique pour le transformer en tissus.  

 -- FIBRES VÉGÉTALES -- coton, lin, chanvre ainsi que de manière plus marginale, l'asclépiade, l'ortie, l'apocyn.  

 -- FIBRES ANIMALES -- laine, alpaga, mohair et cachemire (chèvre), angora (lapin), soie. 

 ** plusieurs autres fibres animales sont produites à plus petite échelle à certains endroits du monde comme celle du boeuf musqué et du bison par exemple!  

Parmi les types de fibres utilisées dans l'industrie du textile, on retrouve également les fibres artificielles et les fibres synthétiques. 

Les fibres artificielles sont des fibres naturelles qui nécessitent un processus chimique complexe pour être transformées en tissus. Parmi celles-ci, on retrouve le tencel, le modal et le lyocel, produites à partir de pulpes et de fibres de bois.

Les fibres synthétiques sont directement issues de l'industrie du pétrole. On compte parmi celles-ci le polyester, le nylon, l'acrylique, le polyamide et l'élastande / spandex / lycra. En utilisant des fibres synthétiques, l'industrie du textile excerce une demande importante sur l'industrie pétrolière, contribuant à l'instabilité du climat. Malgré toutes les allégations sur leur performance, des recherches démontrent que les vêtements concus de plastique nécessitent des lavages plus fréquents et vigoureux pour arriver les nettoyer des taches et des odeurs. Durant ces lavages répétés, les tissus synthéques libèrent des quantités alarmantes de microparticules de plastique dans nos cours d'eau. Aujourd'hui, 94% de l'eau à domicile des ménages américains ont testé positif aux microparticules de plastique.

Le "fast fashion", ce n'est pas seulement un rythme accéléré de production. Nos achats aussi se sont accélérés de manière exponentielle. En moyenne, nous achetons 60% plus de vêtements qu'il y a à peine 15 ans. Et ce n'est pas un hasard si l'industrie du textile se penche de plus en plus vers des fibres synthétiques - à un prix significativement plus bas - souvent soutenu par des mauvaises conditions de travail. 

C'est tout un défi - au niveau personnel et structurel - d'engager la transition vers des réflexes de consommation plus durables - alors que la durabilité rime immanquablement avec des prix significativement plus élevés. Ceci est ainsi un appel à développer des réflexions qui vous guideront progressivement vers des fibres de meilleure qualité, lorsque c'est possible pour vous.

Au lieu de contempler simplement le prix des articles, une manière de considérer notre garde-robe de manière plus durable serait probablement de considérer le coût associé à une journée d'utilisation. 

 -- Ainsi, un tricot créé à moindre coût (30$) - porté 10 fois aura coûté 3$/utilisation

 -- Tandis qu'un tricot de haute qualité (300$) - porté 1 000 fois aura coûté 0,30$/utilisation

Le tricot de laine serait LE morceau de vêtement dont l'utilisation est la plus longue, pouvant traverser plusieurs générations. Et si on pouvait économiser en achetant des vêtements faits pour durer tout en permettant de supporter le juste salaire des artisans du textile?

- Quel est mon niveau de bien-être dans mes vêtements (sensation physique, température, du corps, odeurs, confort, etc.) ?

- Est-ce qu'à la vue de mon garde-robe, je ressens de la joie?

- Est-ce que je sens que je m'habille d'une manière qui me met en valeur? Qui répond à l'image que je souhaite véhiculer ou dans laquelle je me sens vraiment moi?

D'autant plus de questions pour vous donner envie de porter vos vêtements plus souvent, mais surtout, de les garder sur le long terme!

En choisissant des textiles produits à la main par des personnes bien rémunérées, vous contribuez à beaucoup plus que le simple salaire des artisans du textile.

Acheter des tissus tissés ou teints à la main grâce à des techniques artisanales, c'est aussi contribuer à conserver des techniques et des connaissances qui ont traversé les époques. L'utilisation de ces savoirs permet de raviver et maintenir vivantes des compétences qui permettent aux communautés de s'épanouir en conservant leurs traditions, et ce, à l'échelle planétaire. 

C'est très précieux !

Savais-tu que l'Américain moyen jetait en moyenne 35 kg de textiles par année (incluant les vêtements, les souliers, les draps de lit, les tapis, etc.) et que seulement 1% des fibres textiles sont actuellement recyclées en nouveaux produits? 

Pourtant, étendre le cycle de vie d'un vêtement de seulement 3 mois permettrait de réduire son empreinte sur l'eau et son empreinte carbone de 5 à 10% (!!)

Organiser des échanges de vêtements, en passant par les réparations, par le rafraîchissement des tissus grâce à la teinture naturelle ou par la revalorisation en nouvelles créations est essentielle à la création d'une économie textile réellement circulaire - au niveau individuel, communautaire et industriel.